Le changement climatique est une réalité aussi bien à l’échelle mondiale que locale.

La dernière décennie est la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des observations météorologiques.

Ce réchauffement, causé par les émissions massives de gaz à serre dans l’atmosphère liées aux activités humaines, se traduit dans notre région par une hausse progressive de la température, une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, une évolution des régimes de précipitations, une fragilisation de la ressource en eau…

Le Pays d’Arles ne fait pas exception : des plages de la Camargue aux plaines agricoles de Châteaurenard, en passant par Arles, il est exposé aux effets du changement climatique et aux risques associés, mais aussi à la variabilité interannuelle du climat, très marquée en région méditerranéenne.

À l’échelle mondiale

Depuis 1880, la température a augmenté en moyenne de 1,1 °C, mais ce réchauffement est spatialement hétérogène. 

Dans le Pays d’Arles

L’anomalie de température dépasse les +2 °C. Depuis 1960, la hausse de la température moyenne annuelle est d’environ 0,3 °C par décennie (0,4 à 0,5 °C en été), soit un rythme d’évolution très rapide. 

De manière générale, à l’échelle régionale comme territoriale, le changement climatique se traduit notamment par :

  • une accumulation de jours anormalement chauds, toutes saisons confondues ;

  • une augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des événements climatiques extrêmes : vagues de chaleur, canicules, sécheresses, pluies intenses, incendies… Par exemple, l’intensité des épisodes méditerranéens (pluies intenses) a augmenté d’environ 22 % et la fréquence des évènements dépassant un seuil de 200 mm de pluie par jour (soit 200 litres par m² en 24h) a doublé en 50 ans ;

  • une hausse rapide des nuits tropicales (température minimale nocturne supérieure à 20 °C) limitant considérablement le confort thermique des habitants, de la faune et de la flore ;

  • un recul du nombre de jours de gel et de son intensité ;

  • une évolution des précipitations : vers une hausse en hiver et automne, baisse en été… ;

  • une plus forte évapotranspiration des plantes ;

  • une évolution de la phénologie (bourgeonnement, débourrement, floraison…) des plantes, mais aussi de leur habitat et de leurs communautés de pollinisateurs assurant leur reproduction ;

  • un assèchement des sols (évaporation croissante et besoins accrus en eau des plantes) qui perturbe les végétaux, mais aussi tous les êtres vivants des sols ;

  • un accès plus contraint aux ressources en eau de surface et/ou souterraine. Les cours d’eau (fleuve, rivières…) subissent déjà des étiages plus prononcés à cause de l’évaporation et des prélèvements croissants (agriculture par exemple) ;

  • en été, un besoin en climatisation plus important dans les logements, collectivités, commerces et entreprises, et donc une hausse significative des besoins énergétiques compensés partiellement par la baisse des besoins en chauffage en hiver…

Plus spécifiquement, le Pays d’Arles sera confronté à l’avenir à des conditions climatiques plus sévères :

  • d’ici 2050, la température annuelle augmenterait en moyenne de 1,1 à 2,3 °C selon les scénarios, et de 4 °C en cas de scénario pessimiste d’ici 2100, par rapport à 1976-2005. Si les émissions de gaz à effet de serre se réduisent drastiquement à l’échéance 2030 et si la neutralité carbone est atteinte en 2050, la température pourrait se stabiliser, mais à un niveau élevé : +3,1 °C par rapport à 1976-2005 ;

  • en moyenne, d’ici 2050, par rapport à la période 1976-2005, +39 jours/an de températures anormalement chaudes, +31 jours/an de nuits tropicales, +12 jours/an de vagues de chaleur, -40 % du nombre de jours de gel, mais un risque de gel tardif, causant des dégâts sur les cultures, non négligeable ;

  • hors littoral, d’ici 2050, la température extrême atteindrait ou dépasserait 45 °C sur les surfaces terrestres lors des fortes vagues de chaleur. En cas de scénario pessimiste, les températures extrêmes se hisseraient jusqu’à 48 °C, voire plus à l’intérieur des terres après 2050 ;

  • la hausse des jours anormalement chauds et la baisse des précipitations estivales (-10 % d’ici 2050) conduiraient en été à un assèchement plus marqué des sols, de plus fortes évapotranspiration et évaporation (besoin d’irrigation accru) ;

  • d’ici 2100, élévation du niveau de la mer de 50 à 90 cm, ce qui provoquerait une disparition au moins partielle de la Camargue…

Ces prochaines décennies, sur le territoire du Pays d’Arles, les problématiques sanitaires, agricoles, alimentaires, forestières, hydrologiques, urbaines, rurales, touristiques, énergétiques, etc. s’avéreront plus aigües et nécessiteront des mesures fortes et efficaces.

En l’absence de politiques et stratégies d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique, le Pays d’Arles subira une submersion partielle de son territoire, une érosion de sa biodiversité, une dégradation des zones humides et de leurs services, une baisse de ses ressources en eau, un inconfort thermique des habitants (surtout dans les villes), une progression des maladies vectorielles, une baisse des rendements agricoles…